mercredi 28 mai 2008
Chroniques de Sylvestre #2
22h17
L'intégration est difficile...
Tout le monde se connait déjà, les groupes sont formés d'avance. Ils ne veulent pas d'un campagnard ...
Tous, ils parlent de msn, de lecteur MP3, de téléchargements... Moi je viens d'arriver dans une grande ville avec mes parents, j'ai eu mon premier ordinateur le week end dernier.
JE ME SENS VIEUX !!
J'ai le même âge qu'eux pourtant ... Mais je me sens déjà dépassé, hors de la course.
(Hé !! Remues-toi mon vieux, on te croirait en plein dans la crise de la quarantaine ! Fais déjà ta crise d'ado !)
Ben oui mais moi j'ai pas été élevé comme ça ...
Ce matin, dans la cour, je me sentais mal. J'étais seul.
Sans les regarder, je sentais bien que leurs regards étaient posés sur moi.
Comme si j'étais une bête curieuse.
C'est sûr que je dois faire tâche parmi tous ces ados de bonne famille.
Du côté des profs, je sens que c'est plus ou moins la même chose. Bon, eux, ils ne peuvent pas m'ignorer. Toutefois, j'ai le sentiment qu'ils préférent mes petits camarades (sic).
Tout le monde n'a pas le prestige d'être scolarisé au Cours Etienne Geoffroy Saint Hilaire...
Oui, "Cours' c'est pour dire "Lycée" chez eux ...
Plus que demain et c'est le week end !
Mais avant ça...
Je redoute la journée de demain.
Pour m'intégrer plus facilement, ma mère m'a conseillé de m'inscrire à l'atelier théâtre ( qui compte pour le bac, ne l'oublie pas !!).
Demain, premier cours ...
mardi 27 mai 2008
Jackpot - de Tom Vaughan
Réalisateur : Tom Vaughan
Acteurs principaux : Cameron Diaz et Ashton Kutcher
Elle se fait quitter par son fiancé alors qu'elle lui réserve un anniversaire surprise. Il se fait virer de son travail par son patron...qui n'est autre que son père !
Désespérés, ils partent avec leur meilleur ami respectif à Las Végas.
Là-bas, ils feront la fête, boiront plus que de raison, feront un mariage éclair...Et se réveilleront le lendemain matin avec la gueule de bois...et la bague au doigt ! (Que du classique)
On rajoute en plus de ça un chèque de 3 millions de dollars gagnés aux machines à sous (avec la pièce 25 cents de la demoiselle, oui mais c le monsieur qui a joué ....), et ça nous fait Jackpot !
Précisons que le juge ne veut pas que leur mariage soit annulé. Pour voir la couleur du chèque, nos amis sont condamnés à 6 mois de mariage forcé...
Une pure comédie Américaine, avec des scènes assez lourdes et pas drôles du tout (la scène où ils arrivent à l'hôtel à Las Végas. Ils ne se connaissent pas encore. Les 2 filles sont dans la salle de bain, les 2 garçons dans leur chambre. Apparemment, les 2 chambres communiquent entre elles. Cris histériques des filles pendant de longues minutes, scène RI-DI-CULE).
Ajoutons à ça Cameron Diaz qui n'arrête pas de faire des mimiques qui ne servent à rien. Ok, elle joue la New-Yorkaise (blonde) sans 100% pure souche, mais bon...
Pour finir, une fin archi-prévisible. Pour preuve : je me suis endormie et lorsque je me suis réveillée, ma première réaction quand j'ai vu la scène finale a été " C'était sûr que ça allait se finir comme ça...".
En bref, aucune surprise, pas beaucoup de moments drôles... C'était un film assez décevant.
lundi 26 mai 2008
Chroniques de Sylvestre #1
20h08
Une journée de passée ...Ouf !
En enlevant les vacances, il reste environ 35 semaines à tirer ...
"Bienvenue au lycée René Descartes" disait la banderole ce matin, alors que je faisais ma rentrée en Première ES.
Nouvelle ville, nouveau lycée, nouvelles têtes (de con) (Ah non ne commence pas Sylvestre, tu ne les connais même pas encore)
Pas envie de les connaître ...
J'ai 16 ans
Je suis pas aidé par la vie.
Tout commence le jour où je suis né et où mes parents ont eu la fabuleuse idée de me prénommer Sylvestre ooo
Plus tard, ma mère m'expliqera que c'est en hommage au soir de ma concep.... BLA BLA BLA ! Je ne veux pas en savoir plus !
Donc, voilà déjà mon prénom, objet de moqueries depuis maintenant environ 11 ans. Oui, avant l'âge de 5 ans, les enfants ne font pas la différence entre Gilbert, Sophie ou Marion ...
A l'âge de la pré-adolescence, sont apparus les boutons, l'embonpoint qui s'est transformé en surpoids, et pire que tout, les bonnes notes à l'école !
Bon, les bonnes notes ne sont plus tellement un handicap.
Le reste....
Si !
Les boutons ont laissé des cicatrices...disons...visibles ! (Ben oui mais si tu appliquais ton Biactol tous les matins comme le dit ta maman, au lieu de le jeter dans le lavabo pour lui faire croire que tu le mets !)
C'est pas de ma faute si ça pue ...
Quant au surpoids ... On ne peut pas dire que ça s'arrange, au contraire !
(Tu sais ce que je pense des sandwichs au saucisson et autres Kinder, mangés en rentrant du lycée Sylvestre !!)
Me saoule ! Peut pas la mettre en veilleuse de temps en temps ?
Pire que ma mère ... !
Enfin voilà une brève présentation. Vous aurez tout le loisir de me connaître davantage tout au long de cette année.
Souhaitez moi bon courage...
Empyr - The Peaceful Riot
Empyr, c'est 5 personnes :
- Benoît Poher (chanteur des Kyo)
- Florian Dubos (guitariste des Kyo)
- Fred Duquesne (des Watcha)
- Benoît Julliard (de Pleymo)
- Jocelyn Moze (batteur de Vegastar)
Leur premier album, The Peaceful Riot, est sorti le 12 mai.
DEPRESSIFS S'ABSTENIR !!
Certains chansons sonnent rock (New Day, Tonight, The Voice of Lost Souls) et le reste sonne "petites ballades". Ballades romantiques ?
Non pas vraiment ...
Morceaux choisis :
You feel like you're free
(Tu sens comme tu es libre)
When you jump from the third floor
(Quand tu sautes du troisième étage)
I saw you sitting
(Je t'ai vu assis(e))
In the middle of the road
(Au milieu de la route)
If you loose all of your teeth
(Si tu perds toutes tes dents)
Everynight in every dream
(Toutes les nuits dans tous mes rêves)
You're not my ennemy
(Tu n'es pas mon ennemi(e))
When you look just like me
(Quand tu me ressembles)
JOIN US
Pain is my passion
(La douleur est ma passion)
The streets are bleeding
(Les rues sont ensanglantées)
Can you hear the sound of my bones breaking
(Entends-tu le bruit de mes os qui se cassent)
Do you feel it
(Le sens-tu?)
THE VOICE OF THE LOST SOULS
C'est pas mal, mais quand on lit globalement les paroles de leurs 12 chansons, on retrouve toujours cette même noirceur...
C'est un peu dommage...
A la longue, ces chansons douces et déprimées traînent un peu en longueur.
Je note cependant quelques chansons bien rythmées, qui peuvent facilement ne plus nous quitter de la journée !
L'album du groupe est en écoute libre sur leur site : http://www.empyrmusic.com/index_fr.html
samedi 24 mai 2008
La Consolante - Anna Gavalda
Après Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, Je l'aimais et Ensemble c'est tout, Anna Gavalda vient de publier La Consolante.
Un architecte qui approche de la cinquantaine, une ado affectueuse, un copain d'enfance, la mère du copain en question, des relations troubles. Une mauvaise nouvelle.
Des souvenirs qui remontent à la surface, des interrogations. Des voyages. Des déceptions.
Des découvertes aussi. La campagne. Des enfants, une femme.
Et enfin l'amour.
C'est tout ça le nouveau roman d'Anna Gavalda. Encore une belle histoire humaine. Mieux écrite que les précédentes. La finesse des personnages et de leurs sentiments m'a marqué. Elle va plus loin dans leur psychologie, elle met en scène des personnages plus "compliqués".
C'est un roman travaillé, on sent (quand on a lu ses précédents romans) qu' Anna Gavalda a acquis de l'expérience, et c'est super parce que ça dure 637 pages !
vendredi 23 mai 2008
La plus belle pour se marier !
mercredi 21 mai 2008
"Bienvenue a la cambrousse" ou comment faire de l'argent facilement...
La nouvelle nous vient du quotidien Américain Variety : Will Smith va co-produire un remake de Bienvenue chez les Ch'tis. Ca s'apellera Welcome to the Sticks (Bienvenue à la cambrousse).
Ken Stovitz, l'un des co-producteurs de Will Smith, a été abasourdi par les recettes du film : 191 millions de dollars pour "seulement" 65 millions d'habitants en France... Il avoue, après visionnage du film, "que les raisons de son succès lui ont paru évidentes" !
Le film relaterait l'histoire d'un homme travaillant dans une multinationale et qui serait envoyé dans la cambrousse. Il trouverait dans cet endroit ce qu'il lui a toujours manqué et réaliserait que ce lieu n'est pas si primitif que ça ...
Sous couvert d'une histoire humaine mettant en scène un riche Américain trouvant son bonheur au milieu de nulle part, je pense que ce film se veut une réplique (fade ? le temps nous le dira...) d'un film qui a explosé le box-office Français et dont les Américains sont jaloux.
Anna Gavalda - Je l'aimais
The pipettes - "the prettiest girls you've ever met"
mardi 20 mai 2008
Mon questionnaire de Proust
lundi 19 mai 2008
Plumé
Ensemble, nous avons encore des multitudes de choses à accomplir. Toi, délicate et fine sur le papier et moi, l’esprit, concis et clair, nous avons encore à affronter le casse-tête des mots croisés, la dûreté d’une lettre de rupture, la délicatesse d’une invitation et mille et autres écrits pour lesquels tu m’es indispensable. Tu es ma force, mon soutien, celle sans qui rien ne serait possible. C’est de nos talents conjugués que ressortent les plus belles créations. Tu es ma muse. Belle et frêle, tu m’inspires la légéreté, la douceur, l’amour… Les lecteurs ont besoin des livres, j’ai tout simplement besoin de toi. La boucle est bouclée, nous sommes parfaitement complémentaires et nécessaires l’un à l’autre.
Allons plume, que t’arrives-t-il ? Pourquoi agis tu avec tant d’empressement ? Tu te fais raide et rèche sur le papier, tu le grattes, le malmènes, l’offenses, il ne l’a pas mérité. J’obéis, je m’exécute et là je découvre peu à peu ton message.
Je ne comprends pas…Moi, l’esprit, je ne contrôle rien et voilà que ma page se noircit de dessins, comment fais-tu, plume ? Qu’est ce donc qui te donne ce pouvoir ?
Quelque chose de compréhensible commence enfin à prendre forme sur le papier. Je distingue des yeux, noircis, cernés, puis un nez, une bouche, qui constituent l’ensemble d’un visage aux
traits irréels. Que signifie cette face, plume ? Est-ce mon portrait ? Et pourquoi ces horribles cheveux sur mon crâne ? On dirait que le dessus de ma tête est le refuge de millions de vers de terre. Pourquoi dessines-tu toutes ces horreurs, plume, ma fidèle, mon amie ? Tu es devenue folle ! Tu es possédée !
Tu continues ton œuvre de manière toujours aussi frénétique mais désormais, tu commences à écrire. Tu as tellement de force dans ton petit corps si fin que tu manques de casser mon poignet. Je le tiens de mon autre main pour me protéger de ta force. Les lettres s’enchaînent, tu repasses plusieurs fois dessus et ton message apparaît alors en lettres de sang noirci : Je suis ton double, je ne suis pas une plume, je suis ta face cachée, la partie sombre de toi-même. Depuis le début, je prends possession de ton esprit. Tu m’es désormais entièrement dévouée.
Abasourdie et les yeux écarquillés devant ma page, j’assiste à une vision d’horreur. La plume grossit dans ma main. Je la laisse tomber à terre. Une fois sur le parquet, la plume prend une couleur rougeâtre et commence à se développer. Il lui aura fallu à peine quelques instants pour laisser place à une espèce de monstre, à l’allure humaine, terriblement terrifiant. Enfin sortie de ma torpeur, j’hurle, je me lève et me dirige vers la porte pour m’enfuir.
Or, je ne peux pas me lever, je ne tiens pas sur mes jambes. L’affreuse créature m’attrape alors, ouvre la fenêtre et m’envoie de l’autre côté. Je ne me débat même pas, je me résigne, je sais qu’elle a le pouvoir sur moi. Je n’existe plus, la créature a pris ma place. A terre, sur la pelouse humide, je sens un tourbillon chaud monter en moi, je perds conscience, et voilà que j’arrive dans un monde qui m’est totalement inconnu…
Mon Gilbert
Ce matin-là, il régnait une atmosphère inhabituelle dans la chambre. Aux alentours de huit heures, comme à peu près tous les matins, je me réveillai. A tâtons, je tendis la main à mes côtés, pour voir si Gilbert était toujours là.
Gilbert, c'est mon mari. Un vieil homme de 91 ans, somnambule, sourd et presque aveugle, qui a la fâcheuse tendance à se lever pendant la nuit, et à ne pas retrouver le chemin du lit.
Il était là. Ma main se posa sur sa cuisse, frêle et tremblotante. Il dormait encore, d'une respiration lente. Elle me parut même anormalement lente. J'allumai alors la lumière. Je vis mon Gilbert, endormi sur le dos, un mince sourire aux lèvres. Déjà quand nous avions vingt ans, il dormait comme ça.
Je sortis doucement du lit, pour ne pas le réveiller. Il est assez fatigué en ce moment.
On a le même âge, mais le pauvre est beaucoup moins valide que moi. J'ai encore la chance de pouvoir aller faire nos courses. Pas toute seule, bien sûr, une auxiliaire m'accompagne, mais au moins je sors encore un peu. Lui passe ses journées assis dans la véranda. De là, il voit la rue. Il aime bien regarder les passants.Mon Gilbert, ça a toujours été un rêveur. Avant, il écrivait. Maintenant, il ne peut plus, il est trop vieux. Alors les histoires qu'il invente, il les garde dans sa tête.
J'étais à la cuisine en train de préparer le petit-déjeuner. Depuis que nous sommes en retraite, cela fait maintenant une bonne vingtaine d'années, je me lève en premier pour préparer le « petit repas du matin », comme dit Gilbert. Ce matin-là, je mis pas mal de temps à tout préparer. Mes gestes étaient lents, précis. C'étaient toujours les mêmes: faire chauffer de l'eau pour le café, préparer les bols, puis les biscottes, la confiture et enfin servir le café. Pourtant ce jour là, j'avais l'impression de les faire pour la première fois. J'avais l'impression de les redécouvrir. De redécouvrir le plaisir de préparer le petit déjeuner à son mari, un peu comme une jeune mariée. Des souvenirs enfouis assaillirent aussitôt ma mémoire. Je nous revis, Gilbert et moi, le jour de notre mariage... Ca date ! Il y a de ça 65 ans ! Nous aimons beaucoup parler de notre mariage avec nos petits enfants, ils sont ébahis devant tant d'années d'union. Ils nous posent sans cesse des questions pour avoir la « recette miracle » qui fait durer les couples ! Nous rions tous beaucoup à chaque fois ! Mon Gilbert, ça l'émeut surtout. Il s'est toujours demandé ce qu'une belle fille comme moi pouvait bien lui trouver. Il est assez sensible mon Gilbert...
D'autres souvenirs me revinrent. Nos premières vacances. Peut-être était-ce le mince rai ensoleillé qui filtrait par le rideau qui m'y a fait penser...Ca faisait longtemps que nous n'avions pas eu de soleil ! Dans tous les cas, je fus immédiatement transportée dans les années 50, nous avions une trentaine d'années, je venais juste d'apprendre que j'étais enceinte, et mon Gilbert avait dit :
« - Viens, Constance, nous allons nous offrir un beau voyage pour fêter ça !
Je le vois encore, joyeux comme un enfant à l'idée d'être père. J'avoue qu'il a été un parent exemplaire. Parfois, j'étais dépassée par le travail, aux champs d'une part, et à la maison d'autre part, mais lui a toujours été là pour m'aider. J'avais de nombreuses amies pour qui ce n'était pas le cas, beaucoup avait un mari paresseux, qui regardaient guère les enfants...
Je nous voyais donc en Bretagne. C'est Gilbert qui avait proposé qu'on aille là-bas. Comme je n'avais jamais voyagé de ma vie, je l'avais suivi sans broncher. Pour moi, c'était fantastique de partir de chez soi, pour passer des vacances dans une autre ville. C'était un mot étranger pour moi. Je ne savais pas ce que ça voulait dire. Etant fille d'agriculteurs modestes, c'était pour moi presque indécent, les vacances.
Je nous voit encore, avec nos bagages, monter dans le train. Pendant tout le trajet, nous sommes restés main dans la main, tournés vers la fenêtre, à regarder le paysage défiler.
Quelle surprise à la descente du train ! Pour la première fois, je sortais de ma ville natale, Reims. Quelle découverte ce fut pour moi ! Il y avait une agitation folle devant la gare. Gilbert ne me lâchait pas la main. Je ne savais pas ce qu'il comptait faire. Il se dirigea vers un taxi qui attandait des passagers non loin de là, et me dit :
Viens, ma belle ! Je t'emmène voir l'océan.
J'étais stupéfaite. Je ne le connaissais pas sous ce jour mon Gilbert. Je me sentais comme une princesse.
Je fus tirée de mes rêveries par un drôle de bruit. Je tendis l'oreille. Il me semblait que ça venait de la chambre. Comme j'ai des petits problèmes d'audition, je n'étais pas sûre. Néanmoins, je ne pris pas la peine de finir de préparer le petit déjeuner. J'avais un mauvais pressentiment.
Je trouvai mon Gilbert mi-assis mi-couché. Maintenant que j'étais auprès de lui, je compris que lorsque j'étais à la cuisine, il m'apellait.
Il me disait qu'il n'était pas bien, qu'il avait du mal à respirer. Je ne paniquai pas. Je le redressai, de manière à ce qu'il soit le plus droit possible. Le médecin avait dit que c'était ce qu'il fallait faire pour améliorer sa respiration.
Plus aucunes pensées ne traversèrent mon esprit. Je pris mon Gilbert dans mes bras. Il ne chercha pas à se retirer de mon étreinte. Au contraire, il s'accrochait à moi comme un enfant aurait pu le faire. Je sentais ses doigts fins et recroquevillés par l'arthrose me serrer contre lui, d'une force que je ne soupçonnais pas.
Je ne voulais pas t'abandonner ma chérie, je me suis accroché autant que j'ai pu. Mais je suis trop faible maintenant...
Je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas penser à l'après. Tant qu'il était en vie, je voulais profiter de lui.
Je l'allongeai sur le dos. Je m'allongeai à ses côtés, contre lui. Je lui pris la main. Je le regardai.
Il soutenait mon regard.
Sa respiration était lente, comme ce matin lorsque je me suis réveillée. Ma main gauche était posée sur sa poitrine. Je suivais les mouvements de son coeur. Un mince sourire vint se dessiner sur ses lèvres. Ses yeux se fermèrent.
Ma main, toujours sur sa poitrine, suivait sa lente progression vers un autre monde. Les battements se faisaient de plus en plus irréguliers. Sa main se ressera sur la mienne, tel un dernier sursaut de vie.
Désormais, il n'y avait plus d'activité sous ma main, je ne sentais plus rien.
J'embrasse mon Gilbert pour la dernière fois, lui lâcha la main et m'assoupit quelques minutes.